par
Jacques Krynen
La justice fait bien plus que
trancher les procès, la voici gardienne des valeurs de la République et de la
démocratie. Plus rien ni personne
n'échappe à ses interventions, à ses sanctions. Cette emprise de la
magistrature sur la marche du pouvoir est un phénomène décelable dès le Moyen
Âge et qui s'amplifie sous l'Ancien Régime avait montré Jacques Krynen dans un
premier volume. Si elle a été
combattue par la réforme des institutions, des formes et des procédures
judiciaires sous la Révolution, ce fut sans lendemain, ajoute-t-il dans ce
second.
Au XIXe siècle, les juges ont recommencé d'affirmer un
savoir et une conscience professionnels non réductibles aux décisions du
pouvoir politique. Dans tous les domaines de la vie privée et publique, la
France est redevenue, au XXe siècle, sous les auspices de l'«État de droit»,
l'État de justice qu'elle avait été sous la monarchie. Comment
et pourquoi en est-elle revenue là? Comment est-ce compatible avec le dogme
démocratique?