par
Nader Hakim
Le rôle de la doctrine, en
particulier de la doctrine civiliste, semble aux juristes assez évident. Au
XIXe siècle comme aujourd'hui, les membres de la doctrine se montrent néanmoins
réticents à mettre en exergue leurs fonctions réelles dans la vie du droit.
L'étude de la doctrine civiliste au XIXe siècle permet de constater que
celle-ci acquiert, en interprétant la loi et en systématisant le droit, une
autorité qui lui permet de constituer une véritable source de connaissance du
droit.
Pourtant, alors que les jurisconsultes sont les
auteurs de la théorie des sources du droit, ils ne peuvent se qualifier
eux-mêmes de source du droit. L'historien doit en revanche, en tant
qu'observateur extérieur, franchir ce pas et compter la doctrine au nombre des
sources.
Les opinions individuelles des auteurs sont, en effet,
indispensables aux juristes. De plus, des controverses incessantes
qu'entretiennent les civilistes du XIXe siècle naît une autorité collective de
la doctrine en tant que corps. La doctrine est ainsi la meilleure garantie
de l'efficience de la science du droit et du rôle de l'ensemble de la
communauté des juristes dans la société.
L'analyse historique permet donc de démontrer que non
seulement la doctrine bâtit la science du droit, mais également qu'elle
intervient dans l'élaboration du droit lui-même.